EFFER­VES­CENCE FESTIVE: ZÉRO PRÉTENTION

Chaque Noël a besoin de bulles, mais sans néces­saire­ment se cantonner à la formalité du Champagne. Il existe des alter­na­tives pétillantes débordantes de bonne humeur et d’une ambiance plus détendue. Place au Crémant, ce cousin espiègle du Champagne, qui a quitté la Côte des Blancs pour apprendre à danser. Qu’il s’agisse de la fierté locale du Crémant lux­em­bour­geois, de l’éclat vif du Crémant du Jura ou d’un Winzersekt de Fred Loimer, ces vins savent faire la fête.

Et comment oublier l’insolence des pétillants naturels ? Ces bulles rustiques et un brin nuageuses débordent d’énergie brute et désinvolte. Ouvrez une bouteille de Petillant Naturel du Domaine Inebriati ou de « Desaltero­fille » de Benoit Rosenberger, et voyez l’atmosphère s’illuminer. Une délicieuse piqûre de rappel que Noël peut être aussi décontracté que savoureux.

DES ROUGES POUR PROLONGER LES FESTIVITÉS

Pour les rouges de Noël, on privilégie des vins qui réchauffent sans être lourds, des vins qu’on peut resservir sans hésiter, et qui accom­pa­g­nent aussi bien les dîners rôtis que les restes fromageux.

Le Beaujolais, naturelle­ment, occupe ici une place centrale. Un cru bien choisi, comme un Morgon souple ou un Fleurie juteux, fera l’unanimité avec ses cerises éclatantes, ses tanins soyeux et cette subtile touche d’épices idéale pour les festins d’hiver. Essayez le Morgon Côte du Py de Louis Claude Desvignes, à la texture veloutée, et regardez-le disparaître plus vite que les pommes de terre rôties.

Pour ceux en quête de plus de rusticité, direction les assemblages du sud de la vallée du Rhône. Un Ventoux riche en grenache signé Dambrun ou un rouge du Languedoc plein d’âme offre juste ce qu’il faut de douceur, avec des notes d’herbes séchées, de pruneaux et une pointe de garrigue. Le Lirac d’Alexandre Hote, avec ses fruits mûrs et une légère sauvagerie poivrée, est le genre de bouteille qu’on verse généreuse­ment – convivial mais plein de caractère.

BLANCS PLEINS DE PREP’S ET DE FRAÎCHEUR

Un bon blanc de Noël doit être aussi vif que les con­ver­sa­tions animées autour de la table. Il faut des vins frais et élégants, capables de trancher à travers les plats riches tout en restant festifs.

Tournez-vous vers la Loire et ses Muscadets cristallins. La « Cuvée Haute Tradition » du Domaine Jo Landron, avec son mélange de citron vert et de pierre mouillée, est un véritable rafraîchisse­ment, parfait pour accompagner gratins crémeux et pâtisseries beurrées. Ou laissez-vous tenter par les délices texturés du Chenin Blanc, avec ses saveurs de coing, de poire et une profondeur miellée. Une alliance parfaite pour la dinde, les légumes racines et les plats gratinés, comme la « Cuvée Insolite » du Domaine des Roches Neuves.

Enfin, impossible d’ignorer le Riesling, le véritable couteau suisse des accords mets et vins. Qu’il soit sec ou légèrement sucré, il accompagne à merveille les repas de Noël. Le Riesling sec de Clemens Busch dans la Moselle, avec ses arômes de pomme verte et de fruits à noyau, et son acidité tranchante comme une matinée d’hiver, ne manquera pas d’éblouir.

THE WILD CARDS: BOUTEILLES AUDACIEUSES POUR DES MOMENTS MÉMORABLES

Noël, c’est aussi l’occasion de surprendre avec des vins inattendus – des bouteilles originales qui éveillent la curiosité et séduisent les palais aventureux. Pensez aux vins oranges, avec leur texture tannique rappelant le thé, parfaits pour accompagner charcuterie et pâtés. Un macérat de Gewurz­tramin­er comme l’Ambre du Domaine Trapet, avec sa couleur ambrée et ses arômes complexes, ajoute une touche de mystère et devient un sujet de con­ver­sa­tion autant qu’un plaisir à boire.

Ou optez pour un rouge intense et terreux d’un coin méconnu d’Italie. Un Nerello Mascalese des pentes volcaniques de l’Etna, avec ses notes de cerise fumée, une pointe de cendre et une structure à la fois robuste et élégante, apportera une profondeur fascinante. Les vins de Terre Nere, avec leur énergie envoûtante et leurs arômes sauvages, sont parfaits pour bousculer les traditions.